mercredi 22 février 2017

Fin de la visite du Grand Musée du Parfum - Le métier de parfumeur


Nous finissons la visite du Grand musée du Parfum avec le dernier étage, centré sur le métier de parfumeur.

Une première mise en place présente un absolu de rose, entouré de différents parfums à la rose. L’imagination, la créativité des parfumeurs permet des variations, des interprétations différentes à l’infini, autour d’un même thème. Parmi les parfums présentés, la Rose Poivrée de Jean Claude Ellena a particulièrement retenu mon attention, avec son alliance originale de la rose et des notes poivrées.

L’apprentissage du métier de parfumeur requiert la connaissance des matières premières : plusieurs centaines à savoir reconnaître, décrire, puis associer, afin de créer d’abord des accords, puis des parfums.

Une superbe structure convie le visiteur à découvrir des matières premières naturelles, et synthétiques, emblématiques de la palette du parfumeur. Chaque petite sphère diffuse l’odeur d’une matière, et expose, ensuite des informations sur cette matière (ses origines, son utilisation, …).

Des explications sur les différentes méthodes d’extraction des matières premières sont également données dans cette salle.
D’autres espaces, à ce même étage, proposent le visionnage de témoignages de parfumeurs dont ceux de Mathilde Laurent (Cartier), Jean-Claude Ellena (Hermès), Anne Flipo (IFF), Amélie Bourgeois (Flair)…

Un dernier écrin abrite un orgue, afin de figurer la composition de parfums. Des faisceaux de lumière symbolisent les notes, et les accords.




Au rez-de-chaussée du musée, une collection de livres et de parfums sont à découvrir, et à acheter.


Bref, ce musée est un foisonnement d’informations sur le parfum. J’en ai révélées quelques-unes. Des découvertes et surprises vous attendent encore, et surtout des parfums à sentir !

dimanche 19 février 2017

Suite de la visite du Grand Musée du Parfum - Chimie des odeurs, et sens olfactif


Nous poursuivons la visite du Grand Musée du Parfum, à Paris, avec l'étage dédié à la chimie des odeurs et au sens olfactif.

A notre arrivée dans ce nouvel espace, des diffuseurs permettent de sentir plusieurs molécules :
-    - le citronellol : une note rosée, fruitée poire, citrique, un peu verte
     - l’alcool phenyl éthylique : une note rosée, pétales un peu fanés, amandée, miel
     - l’eugénol : une note épicée, sèche, boisée, clou de girofle, fruitée poire, miel
Ces molécules, associées à quelques autres, permettent de créer un accord de rose.

Notre cerveau peut reconnaître le parfum d’une rose, avec l’association de seulement quelques molécules clés, quand le parfum de la rose contient, en réalité, plus de 400 molécules…
C’est l’identification de ces molécules clés, et l’essor de la chimie de synthèse à partir du XIXème siècle, qui ont permis de remplacer, en partie, des extraits de fleurs et de plantes très onéreux, et ainsi, de "démocratiser" le parfum.
Les découvertes en chimie, ont, aussi, permis d’étoffer la palette du parfumeur, avec de nouvelles odeurs.

Une autre installation nous fait découvrir un phénomène : l’anosmie (le fait d’être partiellement, ou totalement privé d’odorat). Nous sommes invités à sentir du musc, car une partie de la population ne peut pas percevoir cette odeur.
Une personne qui perd son odorat ne peut plus percevoir les saveurs de la même manière, à part le sucré, le salé, l’amer, l’acide.

Puis un autre agencement évoque un jardin. Des fleurs géantes diffusent des accords gourmands de gâteaux, de fruits, lorsqu’elles détectent une présence sous leurs corolles.



Dans la pièce suivante, un écran permet de visionner le témoignage d'un parfumeur. Ce créateur explique que les accords sont clés dans le métier de parfumeur, soit pour re-créer une odeur de fleur, par exemple, ou pour créer une odeur plaisante, différente de celles existantes dans la nature. Pour créer un parfum novateur, il faut, en tout premier lieu, créer un accord novateur.

Prochainement, suite et fin de la visite, avec le dernier étage, centré sur le métier de parfumeur...

mardi 14 février 2017

Visite du Grand Musée du Parfum - Histoire du parfum

Je vous invite à la découverte du Grand Musée du Parfum, qui a ouvert ses portes fin décembre dernier. Dans la très élégante rue du Faubourg Saint Honoré est blotti, au fond d’une cour, un hôtel particulier désormais dédié au parfum. Il abrita, par le passé, la maison de couture de Christian Lacroix.

La porte d’entrée franchie, un escalier nous conduit à la première étape de la visite, au sous-sol. Cet étage est consacré à l’histoire du parfum.
La première salle présente le rôle du parfum dans la séduction, notamment au travers de couples mythiques, de l’antiquité à nos jours. Est, ainsi, évoquée la rencontre de Cléopâtre, avec Marc-Antoine. Cléopâtre avait déployé une panoplie de charmes, afin de plaire à Marc-Antoine. La légende raconte qu’elle avait fait imprégner les voiles de son vaisseau d’essence de rose. Le vent parfumé annonçait son arrivée fascinante.
Vient, ensuite, une autre pièce, qui retrace l’origine des parfums, sous l’Egypte ancienne, la Grèce, la Rome antiques. Des installations diffusent de l’encens, de la myrrhe, du kyphi. Le kyphi était un parfum solide réalisé sous l’Egypte ancienne, qui se brûlait comme de l’encens. Des écrits, dont celui de Plutarque, ont permis de retrouver certains éléments de sa composition : encens (oliban), myrrhe, cannelle, cardamone, santal, baies de genièvre, coriandre, lentisque, benjoin, citronnelle, boutons de roses séchées, miel, raisin, vin…
La suite de la visite nous apprend que les parfums, au Moyen-Âge, étaient utilisés afin de se prémunir des miasmes. Les parfumeurs se rendaient dans les maisons pour les assainir.


Un petit film retrace la légende du vinaigre des quatre voleurs. Ce vinaigre infusé aux plantes et épices aurait permis à des brigands de détrousser des mourants et cadavres, atteints de la peste, sans être contaminés. Arrêtés, ils furent contraints de révéler la formule. La date, le lieu du remède font l’objet de différentes variations. Cet épisode est souvent situé entre le XIVème et le XVIIIème siècle, et sont souvent citées les villes de Marseille et Toulouse :
A partie de la fin du XVème siècle, l’eau, estimait-on, véhiculait des maladies, et les bains ne furent plus d’usage. Louis XIV ainsi que sa cour se parfumaient beaucoup, à défaut de se laver !
Napoléon, quant à lui, consommait près d’un litre d’Eau de Cologne, par jour, pour sa toilette. Cette eau dont la formule originale provenait d’un monastère en Italie, avait la réputation d’avoir des vertus thérapeutiques (contre la fatigue, pour stimuler l’intellect…)
En 1853, est créée la première Eau de cologne Guerlain spécialement composée pour l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.
Vient, ensuite, l’ère des parfums de couturiers avec les parfums de Rosine de Paul Poiret en 1911, puis les parfums de Chanel…


Quelques informations sont égrénées ici, mais bien d'autres sont à découvrir à cet étage.

Et, bientôt la suite de la visite du Grand Musée du Parfum…