Ce chercheur mène des études sur les systèmes olfactifs des
insectes depuis 1998, et propose de se protéger de l’odorat du moustique, et de
s’en inspirer.
Le moustique est l’animal le plus meurtrier, avec entre
500 000 et 1 million de personnes tuées par an indirectement suite à une piqûre (en
réalité, une morsure). En effet, les moustiques sont des vecteurs de maladies
telles que le paludisme, la fièvre jaune, le chikungunya, la dengue, le zika…Ils
transmettent ces virus, s’ils ont piqué, au préalable, une personne infectée.
Mâles et femelles insectes se nourrissent de nectar de fleurs. Seule la femelle prélève du
sang, non pour son alimentation propre, mais pour la maturation de ses œufs.
Les larves sont déposées dans de l’eau.
Le moustique repère sa cible grâce à son odorat, même si
des indices thermiques et visuels interviennent aussi. Saviez-vous que l’homme
produit environ 2000 odeurs à lui seul ? Parmi celles qui trahissent notre
présence, voici celles qui attirent le moustique : les traces d'acides
gras comme l'acide butyrique ou lactique, d’octénol
(une odeur qui évoque les sous-bois), d’indol (une des molécules de l’odeur du
jasmin, entre autres), de scatol (une des molécules de l’odeur du narcisse), de
substances ammoniaqués (produites par des micro-organismes, à la surface de la
peau).
Le moustique a plusieurs nez : ses antennes et sa trompe.
Les neurones olfactifs chez le moustique se situent à
l’extérieur de lui-même, contrairement à l’homme. (cf schéma ci-dessous –
extrait du site internet du Dr Bohbot)
Les gènes des récepteurs olfactifs de l’homme ont été
identifiés en 1991 par Linda Buck et Richard Axel, et sont au nombre de 400.
(Cette découverte a été couronnée en 2004 du prix Nobel de Physiologie et
Médecine).
Chez le moustique, on dénombre une centaine de gènes de
récepteurs olfactifs.
Un récepteur permet de reconnaître plusieurs odeurs. Et
une odeur peut être compatible avec plusieurs récepteurs. Malgré l’avancée des
recherches, le mécanisme précis de l’olfaction demeure mystérieux.
Le Dr Jonathan Bohbot a identifié, chez les moustiques,
grâce à des expériences requérant une extrême précision et rigueur, trois
récepteurs clés. Ils sont activés chez l’ensemble des moustiques, par des
molécules d’octénol, d’indol ou de scatol (molécules qui traduisent pour
l’insecte, potentiellement, la présence d’hommes).
Ce ne sont pas des récepteurs de phéromones.
L'idée du Dr Bohbot est de développer un produit qui
inhibe ces récepteurs.
Les répulsifs tels que le Deet le font déjà, mais
requièrent de grandes concentrations. Le Deet n’avait, d’ailleurs, pas été, initialement,
développé pour être un répulsif d’insectes. Cette propriété n’a été découverte que
dans un second temps. Le Deet ne tue pas les insectes mais les met dans un état
de confusion, en perturbant les récepteurs.
De plus, le produit développé serait plus spécifique, car
viserait des récepteurs précis avec une forte sensibilité.
Ces recherches du Dr Bohbot conduiraient, aussi, à d’autres
applications industrielles, comme le développement de nez artificiels, destinés
au contrôle qualité. Mais la confidentialité des recherches ne me permet pas
d’en révéler davantage…
A savoir, la traditionnelle citronnelle fonctionne, en
partie, pour évincer les insectes l’été. Eviter des récipients avec de l’eau
stagnante autour de vous également !
Et attention aux parfums composés de molécules florales
et fruitées qui attirent, aussi, les moustiques avides de
nectar !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire